NOLA DARLING
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NOLA DARLING Vrai petit croiseur mais faux classique, le Nola Darling emprunte délibérément des chemins de traverse. Sa construction est en bois mais renforcée aux résines de synthèse, son allure est traditionnelle mais sa carène des plus modernes. Texte : Jean-Yves Poirier. Photos : François Van Malleghem et l'auteur. Conscient qu'un artisan ne saurait lutter à armes égales avec l'in- dustrie. Alexandre Genoud creu- se depuis quelques années un sillage singulier. Dans une plaisance de plus en plus formatée, sa dernière création, le Nola Darling marque sa différence techni- que, esthétique et architecturale, élaboré en très étroite collaboration avec le pro- priétaire, son cahier des charges tenait de la quadrature du cercle : le bateau devait sans problème échouer au mouillage à chaque marée, avoir un tirant d'eau de 30 cm. pou- voir emmener un couple et ses deux enfants en randonnée eôtière. présenter des cour- bures « pré-industrielles >• en bois, avec des performances modernes et une ergono- Le grèement fractionné aux trois quarts profite d'un grand foc grâce à un petit bout-dehors qui surplombe l'étrave canoë. Long, de coque : /,30 m. Long. flot. : 6,36 m. Matériau : bois lotté/époxy. Arch. : Goiry/Gcnoud. Constructeur : Atexnndre Genoud. Prix : sur dews. mie confortable. Première surprise sur une unité de presque 6 mètres de long, vous ne monterez pas mais descendre/' il bord ! Grâce à une lonture marquée, le franc-bord est en effet bien plus réduit que sur la moyenne des voiliers de production au livet tristement droit, ci aucun chandelier ni filière ne vient gêner l'opération. A l'arrêt. le bateau reste très stable, les larges passa- vants facilitant les déplacements vers l'avant mais, faute d'antidérapant, il vaudra mieux ne pas monter sur le rouf. A l'excep- tion de la drisse de ( i V. la plupart des manœuvre* sont ramenées au cockpit. Les larges bancs arrondis façon caissons de dériveur sont des plus confortables mais leur grande largeur limite celle du plancher à une cinquantaine de centimètres seule- ment, partiellement encombrée par l'arriè- re du puits de quille, lin bridge-deek. un petit coffre facile d'accès permet à l'occa- sion de ranger les défenses. Très accessible dans le caisson bâbord, le moteur de 3.5 eh est ensuite placé dans son puits sous la barre, obturé à l'arrêt par une trappe amovible. Sa faible puissance suffira aux manœuvres de port, le Nola Darling pré- sentant en dehors une excellente évolutivi- lé sous voiles. Son rapport poids/puissance est digne d'un monotype avec 34 m; de surface au près, complétés au portant par bout-dehors rétractable en carbone ( un poil trop souple à notre goût ). il se manœuvre aussi aisément que le foc à emmagasineur (un enrouleur apporterait une plus grande souplesse à la réduction ). I es performances du bateau sont flatteuses, en particulier près du vent, et sans aucune comparaison possible avec la plupart des unités tradi- tionnelles, souvent plombées par des appendices rustiques et peu performants. Ici. la quille de 2NII kg entièrement releva- blé - à l'aide d'une pompe hydraulique manuelle -- présente un profil très perfor- mant, de même que le safran, escamotable sous la voûte via deux bonis, accessibles de part et d'autre de la tête de barre. L'inertie du bateau, qui sait aussi profiler des risées pour vite accélérer, facilite les virements de bord et assure des mouvements doux et confortables sans pour autant gêner la relance, un vrai régal. Mais attention à l'accoutumance, le cocktail Nola Darling. qui mélange allègrement l'ancien et le moderne, monte vite a la tête !

barre d'écoute témoignent d'une même Les lattes de bois du rouf et les borrots vernis participent d'une otmosphère très chaleureuse. La table est ici dépliée. Elle se replie quand elle fait office de marche pour descendre dans la cabine. baille à mouillage n'est pas très facile et l'on ne soit que faire de sa trappe amovible. Cela vaut aussi pour les coffres de cockpit.